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21 août 2012 2 21 /08 /août /2012 19:29

Une fois arrivé à ma chaise, je suis bien content d’être là surtout que je constate que j’ai trois quart d’heure d’avance sur la barrière horaire. Je peux me payer le luxe de gérer mon temps et ma transition. Et là coup de chance, je tombe sur deux personnes qui proposent de me masser. Je me dis qu’il faut refaire les batteries avant le marathon et c’est en mangeant ma banane que je me fais masser les jambes. Précaution utile pour les crampes. Je prends le temps d’enlever mon cuissard et de mettre mon short de course à pied (personnalisé avec une poche intérieure cousue qui contient un ravito solide) et de passer un maillot respirant type marcel adapté à la course à pied en pleine chaleur. Dernière recommandation des masseurs : bien mouiller ma casquette avant de partir. J’avais en tête de bien soigner cette transition car on n’entame pas un marathon la fleur au fusil. Combien de concurrents je verrai fauché d’un seul coup par une crise de crampes qui ne passe pas et obligé de finir en marchant (au mieux). Pourtant cela ne m’a pris que 10 minutes, comme prévu.

 

C’est grâce à ça et aux multiples épongeages que  je n’ai pas trop souffert de la  chaleur dans le marathon. Il est 16h45 et la chaleur atteint son pic et me voilà parti avec un grand point d’interrogation dans la tête. En même temps, je n’étais pas certain de pouvoir courir ce marathon alors je suis bien content d’être encore là à ce stade de la course et de pouvoir encore être en situation de course. Ce treizième marathon pour moi est assez particulier par le fait que le ticket d’entrée est difficile à obtenir puisqu’il s’agit d’avoir fait au préalable la natation et le vélo dans les temps ce qui n’est pas si simple …

 

Au bout de quelques minutes, je dois me rendre à l’évidence, miracle ! les jambes fonctionnent … je n’ai pas vraiment mal, je vais donc m’appliquer à trouver un rythme qui permet de s’économiser. Mais déjà, juste après la sortie du parc, une belle côte assez courte s’annonce, et que j’avais repéré en mai dernier. Inutile de la monter en courant, en plus marcher dans les cotes étire les mollets et les tendons.

 

J’avais prévu de faire ce marathon en mode trail. Vu notre état, il était clair que je  partais pour un marathon d’une durée d’environ 5h ce qui correspond à une allure type ultra trail (8 km/h). Cela veut dire que je pourrai digérer ce que je veux. Ma stratégie est donc de m’économiser tout au long du parcours, par exemple en marchant dès que la pente monte et en courant en souplesse sans s’épuiser inutilement. Psychologiquement, je n’aborde pas ce marathon comme un 42,195km à parcourir mais plutôt comme un 8x5000m au sens que l’objectif c’est chaque jalon de 5000m à couvrir, sans se projeter plus que ça dans le reste de la course. C’est une technique que j’avais éprouvé à mon dernier marathon il y a plus d’un an car il intervenait deux semaines après un autre marathon fait à vitesse VMA dont j’avais quelques séquelles. Avoir comme objectif d’être finisher d’un 5000m comme première étape sans rien d’autre comme objectif est bien plus simple à envisager quand on se sent fragilisé qu’une montagne de 42,195km.

 

Après un kilomètre ou deux je me retrouve en compagnie d’une  gazelle, espèce rare sur cet Ironman (50 participantes sur plus de mille inscrits). En course j’apprécie depuis toujours la compagnie féminine pour sa souplesse de course et sa délicatesse dans cette épreuve de brut que nous traversons.

 

Pour le moment, je m’affaire à essayer de me remettre l’estomac à l’endroit après tout ce tout ce que j’ai y accumulé pendant le vélo pour pouvoir manger à nouveau. Je sais que cela va me prendre un peu de temps avant de bien se sentir. En même temps, je n’ai pas les jambes coupées, surement grâce au 1O mn de pause au parc à vélo et aux quelques minutes de massages.

 

Pendant quelques kilomètres, nous courons ensemble et parlons un peu. Et c’est fou pour moi chanter à vélo ou parler en courant me fait oublier la difficulté de l’épreuve et les souffrances. C’est ainsi qu’on voie les panneaux kilométrique défiler mais on ne sait pas comment vraiment les prendre vu que les distances sont pour les deux boucles à la fois.  Au km3, je sors de mon short mes tartines et ma charcuterie. Deux bonnes tartines de pain energie avec 8 tranches de viandes des grisons. Tout le monde me regarde avec des yeux ronds  car ces personnes viennent du tri et non de l’ultra trail comme moi. La suite me donnera raison sur leurs tubes de gels antioxydant and co.

 

On passe le km4 assez vite (ça me parait suspect par rapport aux temps mis). Comme on parle et qu’on traverse la ville, il y a beaucoup d’animation, tout le monde nous encourage et ça passe comme ça plus vite. Le premier 5000m est ainsi rapidement couvert ce qui est rassurant.

 

Nous traversons la rue piétonne vers 18h à l’heure de l’apero et l’ambiance y est. On nous encourage la bière à la main depuis les terrasses, certains même devant une assiette de frites … Les caissières des magasins sont sorties et tapent avec des cintres pour faire du bruit !

 

Embrunman CAP

 

Dans la rue piétonne en terminant mon ravito miracle, pur terroir

 

On sent toute la ville mobilisé autour de cet ironman, aussi bien au niveau des bénévoles que des habitants, et ça va durer pendant plus de 21km de chacune des boucles à franchir. Les gens ont pris la peine de récupérer le listing des participants dans le but d’y chercher notre prénom à partir du numéro de dossard afin de nous encourager. On sort ensuite de la ville et partons dans la campagne. Suite à un ravito entre le km5 et le km10, je perds la gazelle comme ça arrive souvent et je me retrouve seul et après le second 5000m c’est plus dur. Heureusement vers le km17, lorsqu’on arrive aux Baratiers la folie est descendue dans la rue. Tous les villageois  se sont regroupés et ont placé en éclaireur un enfant qui leur crie au loin notre numéro de dossard. Ainsi cela leur laisse le temps de chercher notre prénom dans le listing et de le reprendre tous en cœur à pleins poumons en tapant sur des tonneaux en fer, faisant un bruit d’enfer rien que pour nous. L’émotion me rattrape chaque fois que j’y repense, tout comme j’ai laissé échapper une larme à la sortie de ce passage devant tant d’engagement offerts de leur part. Quand on pense que le marathon a commencé depuis 13h et qu’ils ont passé toute l’après midi dans la chaleur à encourager les gens. Au deuxième tour nous avions prévu nous arrêter pour les embrasser mais il était trop tard, ils étaient vraisemblablement partis manger. Un peu plus loin, un groupe d’espagnols y mets tout autant de ferveur. Et les voyant chercher mon prénom à mon approche, je leur dis Dominico et c’est à nouveau la folie qui reprend ! Des hollandais ont également fait le déplacement. L’Embrunman c’est donc une foison d’émotions puissantes aussi bien d’angoisse que de joie comme on n’en a pas dans la vie de tous les jours, et où on se sent vivre mille fois plus qu’en temps normal. Dur de s’en passer quand on y a goûté …

 

Jusqu’au km20, je ne prends que de l’eau aux ravito , il me faut digérer un peu. Les ravito se trouvent presque tous les 3 km ce qui atténue l’effet de la chaleur. A chaque fois je bois et je fais un gros épongeage avec un demi litre d’eau sur la tête. Avec mon ravito perso du km3, j’ai ce qui faut dans le ventre pour tenir les 4 heures à venir. Donc le complément ne sera qu’à but psychologique mais ça aide bien.

 

Le km20 arrive déjà, je n’en reviens pas on est déjà là et ça va plutôt bien même si les jambes commencent à faire mal. Le public est nombreux, les enfants nous  tapent les mains, le speaker fait du bruit. Cette agitation donne de l’énergie durant les deux kilomètres passés à faire le tour du parc c’est déjà ça de gagner. Nous passons  au semi en 2h20 environ. Ensuite, le calme à la sortie tranche aussi et fait du bien mais on se sent un peu plus seul. La deuxième partie du marathon me fait très peur suite à l’expérience de mes 12 marathons précédents. Je démarre donc le second semi avec la plus grande prudence. Et là comme c’est souvent le cas dans les courses à pied, je tombe sur une personne qui va s’avérer déterminante pour toute la suite de la course. Lorsque je cours un certain temps à coté de quelqu’un, vu qu’on est en vitesse trail, on peut parler et je cause donc un peu de choses et d’autres : alimentation, souffle … Cette personne vient comme moi du trail et du marathon et non du triathlon CD ou du cyclisme. Nous avons donc tous deux tiré les mêmes enseignements de notre parcours de runner. Pourtant, il n’arrive pas à se défaire d’un point de coté depuis plusieurs heures. Il n’y a pas à être bien savant pour savoir qu’on attrape un point de coté lorsqu’on ne respire pas complètement à fond. Je le conseille alors de souffler 3 fois pour une inspiration et de penser à respirer par le ventre. Miracle, ça marche ! Je suis alors baptisé « son marabout perso » et deviens alors une sorte de talisman pour lui ! De mon coté, courir avec quelqu’un est beaucoup plus facile et nos foulée sont comparables. Je luis fais part de mon idée d’aller au bout ensemble. Il ne s’en sent pas capable. Nous convenons qu’en cas de défaillance, il n’y a pas d’engagement à attendre l’autre. Et nous voilà parti. Nous convenons de marcher les côtes raides et sinon courons avec souplesse (ne pas être raide) sans faire d’à-coup. C’est en terminant l’Ecotrail de 80 km en mars dernier que je sentis comment on pouvait améliorer sa foulée sans se fatiguer, simplement en recherchant davantage de souplesse. Et ça se voie. Les spectateurs s’étonnent de nous voir courir « avec une belle foulée » tant d’autres sont raides comme des piquets ou marchent carrément. Mais pour eux une deuxième boucle entièrement en marchant à 4 ou 5 km/h, ça donne le semi en plus de 4h, bien trop long !

 

Après le semi on a donc passé la bascule, c’est déjà ça de fait et on connaît le parcourt pour cette deuxième boucle. On se dit qu’on va essayer de finir en courant, jusqu’au bout. La deuxième boucle est plus paisible, le soleil se couche, les spectateurs sont partis manger, il est  passé 19h30. Ma tête étant mouillée, un sentiment de fraicheur m’envahie, et c’est donc au km25 que je pose ma vieille casquette sur un banc, comme prévu (maintenant j’ai la casquette de l’Embrunman pour la remplacer !).

 

On est rejoint par d’autres concurrents arrêtés jusque là et qui trouvent notre foulée bien tentante à suivre. Un puis deux puis trois personnes nous suivent.  Un moment nous serons un groupe de 6 coureurs à passer au milieu d’une troupe de marcheurs. Je me dis que si on fini comme ça, on va gagner pas mal de places. Etant celui qui a le plus d’expérience en course à pied, je suis intronisé meneur d’allure et responsable de la stratégie de course : quand est ce qu’on marche ou pas, durée des arrêts aux ravito,  conseils en tous genres sur la souplesse,  la diététique. On forme un beau petit groupe et ça se remarque. Les spectateurs nous surnomment le gruppetto mais je leur fais remarquer que nous ne sommes pas à la traine et leur suggère comme nom « le groupe des durs à cuire ». Rien n’y fait pourtant,  tout au long du parcours, le nom de gruppetto ressortira périodiquement tant les gens ont pris l’habitude de voir passer uniquement des  coureurs solitaires et marcheurs et non une petite équipe qui coure. Peu à peu les km défilent ainsi, on passe le km30 puis le km35, toujours pas de mauvaises sensations mais la douleur est là et nous ne sommes pas rassurés du tout. On a très mal mais non nous ne marcherons pas ! Pas plus que dans les 500 km fait en marathon et 250 km de trail que j’ai fait depuis 10 ans.

 

Dans cette deuxième boucle, j’assure les ravitos avec un mélange coca pour les sucres rapides et un peu d’eau pour se rincer la bouche après. Inutile à ce stade de la course de se charger l’estomac avec du solide trop long à digérer. Peu à peu, la nuit tombe et un sentiment étrange nous habite. Nous nous rapprochons de la fin en voyant passer le km 37 par exemple mais qui a fait du marathon sait que tout peut encore se passer, alors nous redoublons de prudence. Je ne tiens pas à faire les derniers kilomètres sur les rotules alors nous maintenons volontairement une allure tranquille. Puis les km 38 et 39 passent, ça semble vraiment jouable, surtout pas de déconcentration. Puis peu à peu, au loin la voix du speaker se fait de plus en plus précise, l’arrivée au plan d’eau approche. Le km40 signale l’arrivée dans la zone du podium, ça semble dans la poche. On fini l’approche dans le noir, un peu dangereux, sachant qu’il y a des obstacles. Nous avons démarré de nuit et nous finissons de nuit. La journée la plus longue de l’année s’achève. Il est environ 21h30, cela fait presque 40heures que je suis en activité avec seulement 3h30 de sommeil, sans café, et je me sens en pleine forme. Les endorphines sont arrivés après le km35 et je dois dire que la fin s’est fait presque avec aisance. Le groupe a maintenant explosé, certains qui, ayant voulu partir devant, ont craqué ensuite en route, d’autres sont restés trop longtemps au ravito. Nous sommes toujours les deux mêmes depuis la bascule au semi. On tache de garder la même allure pour ne pas avoir trop mal dans le dernier km. Sans avoir vu les panneaux km41 et 42, nous entamons la dernière ligne droite, longue de 200m pour terminer ce marathon en 4h52 ce qui est bien mieux que les 5h15 estimé en considérant une partie en marchant.

 

Cette dernière ligne droite des champs Elysées avec une foule qui encourage au son du speaker, ça parait irréel tant  on n’y a jamais trop cru depuis avril où je me suis inscrit. Je dis à mon partenaire de ne pas accélérer, au contraire, ceci afin de savourer au mieux ces instants privilégiés et intenses.  Ce sont les bras levés que nous finissions et passons la ligne en 15h32’03’’ à la 508eme place au classement scratch ce qui me place dans la première moitié (je suis 68eme sur 177 dans ma catégorie V2M).  166 personnes ont abandonné ou ont été mis hors délai lors du marathon.

 

Embrunman Arrivee

 

Avec mon partenaire (V3M) en train de m'agenouiller sur le tapis, le temps est indiqué au dessus

 

Je m’agenouille et embrasse le tapis d’arrivée ainsi que mon partenaire de course. On l’a fait. C’est énorme. Il y a quelques mois c’était « même pas en rêve ». Six mois d’entrainement, 600 km de course à pied, 3000 km de vélo pour arriver à ce résultat, l’émotion est à son comble. Etre finisher c’est déjà à peine envisageable mais pour quelqu’un qui ne fait parti d’aucun club de triathlon, qui nage la brasse en shorty et qui a un vélo premier prix (un bon Treck de base avec fourche en carbone quand même), c’est tout bonnement dingue que d’arriver à se classer dans la première moitié de « l’Ironman le plus dur au monde » !

 

Après l’arrivée, je me sens bien tandis que d’autres sont envoyés directement à la perfusion en glucose. Je bois encore, mange une banane et récupère le maillot de finisher et la médaille. Ni douche ni buffet ne sont prévus pour les athlètes après la course ce qui est un peu dommage. Je récupère mes affaires, les portent à la voiture et retrouve un restaurant que j’avais bien repéré vue qu’il se trouve le long du parcours course à pied à la sortie du plan d’eau et procure Leffe pression !  Je mange avec des inconnus de Vaux en Velin, maintenant frères et sœur d’Embrunman tout en envoyant une raffale de SMS à mes amis pour leur annoncer je suis maintenant devenu Embrunman Finisher pour la vie entière ! Puis retour jusqu’à Monetier passé 1h du matin. Il est maintenant temps d’aller dormir, pourtant je n’ai pas sommeil …

 

Le lendemain matin, je constate que mon poids est tombé à 68,8 kg contre 72 kg l’avant-veille après le régime glucidique et alors que j’ai mangé pendant la course 10 tranches de pain énergie, 30 tranches de viande de grison, 6 bananes, deux œufs durs, jambon cru, tucs et abricots secs ainsi que glace et pâtisserie après la course … J’avais pourtant eu la sensation de finir en bon état, ce chiffre montre que l’air de rien mon corps est allé chercher bien loin les ressources dont il avait besoin. Je mets cette matinées à profit aux Bains de Monetiers où j’avais pris rendez-vous au préalable pour une douche tonique à l’hydrojet suivi d’un massage appuyé aux huiles essentielles ce qui accélérera la récupération et me permettra le surlendemain de faire une rando tranquille de 500m de dénivelé m’offrant même un 100m de natation à 2300m dans le lac de Cristol !

 

Epilogue


Cet Embrunman est donc une réussite sur tous les plans pour moi. Pourtant, je ne pense pas que je recommencerai. Tout d’abord, les préparations à des triathlons sont toujours très consommatrices de temps (3disciplines à travailler). Les Ironman qui demandent des  sorties vélo à la journée et des sorties course à pied à la demi journée amplifient à l’extrême ce problème. Hormis deux fois fin juin, cela fait plusieurs mois que je n’ai pas eu un week-end pour faire autre chose. En plus ceux qui recommencent font généralement moins bien que la première fois, c’est ce que j’ai tiré des discussions faites après la course. En effet un excès de confiance fait qu’on s’entraine moins dur et aussi l’envie n’est plus la même. Enfin la souffrance a été présente durant toute la journée de cet Embrunman et je n’ai pas trop vu le côté plaisir. Comme j’ai entendu il y a quelques jours, « il ne faut pas s’aimer pour monter des pentes pareilles à vélo ».  J’ai décidé désormais de m’aimer davantage. Pour terminer, il y a comme toujours quelques bémols dans l’organisation alors que cette course est pourtant bien rodée et bien dotée : pas de parking réservé uniquement aux participants (à 4h30, le parking était déjà plein), certains ravito où il n’y a rapidement plus du tout de salé, des portions de nuit de la course à pied non éclairées, pas de buffet ni de douche après la course, trop de voitures sur le circuit …

 

En revanche, côté bénévoles, l’engagement de toute une région derrière l’Embrunman est incroyable avec 1400 personnes mobilisées pour nous soutenir (une petite ville) et à coordonner entièrement pendant deux jours par l’organisation, en tout 3000 personnes à gérer en comptant les athètes. Pour ça, chapeau !

 

Qu’est ce que je retire de positif de cet Embrunman ? Tout d’abord qu’il faut écouter et suivre son étoile plutôt que tous ceux qui croient savoir vous conseiller et vous donner des raisons pour ne pas le faire, et il y en a eu ! Ensuite que cela a porté mon temps maximum en course de 12h30 à 15h30 avec une diététique adaptée et même si c’est moins éprouvant que de la course à pied pure. Je place néanmoins cette épreuve et ce résultat atteint à 45 ans au sommet de ce que j’ai réalisé depuis toujours en termes de difficulté et de niveau de performance. Enfin, cet Ironman apporte certaines réponses quant à la capacité de réaliser une épreuve sur une très longue durée avec privation de sommeil. J’avais déjà remarqué que le manque de sommeil la nuit précédant la compétition est sans impact sur la performance réalisée le lendemain. Ici je n’ai dormi que 3h30 en 42 heures avec une épreuve de 15h30 à couvrir et je n’ai eu aucun mal à rester lucide sans une seule goutte de café (j’ai tourné à la camomille !).

 

DSCF5206

 

Avec mon maillot finisher et la médaille, si difficiles à obtenir ...

 

Si je réussi l’endurance trail des templiers de 106 km fin octobre, je pourrai prétendre m’inscrire à l’UTMB pour août 2013 ou août 2014 selon le tirage au sort (160 km avec 8000m de dénivelée positif, épreuve sur 24h) ce qui pourrait constituer peut-être le terme à ce cycle de compétitions de trail que j’ai entamé il y a un an. Entretemps, selon la date où je suis inscrit pour l’UTMB, un passage par le marathon des sables (5 jours de trail dans le Djebel) me tente bigrement. Donc savoir que je suis capable d’endurer une veille très longue tout en maintenant un haut niveau de performance est plus que rassurant en vue de ces objectifs ambitieux à venir. Le spectacle continue !

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21 août 2012 2 21 /08 /août /2012 19:23

J’enfourche mon vélo et me voilà parti pour 188km. Durant ma préparation, j’ai effectué des sorties de plus de 260km faites en plus de 10h donc la durée estimée de 9 heures ne m’effraie pas trop. Les premiers mètres à vélo se font en remontant ici ou là déjà quelques participants mais il n’y a vraiment plus beaucoup de monde. Les jambes tournent bien, j’y vais assez tranquille devant ce qui nous attends. Je me sens bien, le paysage est superbe, et les odeurs sont déjà bien agréables. Je me sens bien plus dans mon élément que pour la partie natation qui rebute bien des concurrents et sur laquelle j’ai été mal. La première ascension de 500m se fait à la fraîche, à l’ombre, surplombant peu à peu le lac de Serre-Ponçon jusqu’au village des Means ce qui offre de magnifiques vue sur le lac d’un bleu caractéristique des premières couleurs de l’aube. Hélas, je n’ai pas le temps de prendre des photos. Je prends mon mal en patience pendant la montée et reste avec à peu près les mêmes personnes. Beaucoup de concurrents mettent toute leur énergie dès les premières côtes mais ne tiennent pas longtemps à ce rythme. Lors de la descente, je remarque que comme sur le CD d’Aix les Bains, j’y suis bien plus rapide que les autres et reprends alors d’autres concurrents. Les nombreux entrainements fait en montagne depuis 3 ans et particulièrement fin mai et  fin aout m’ont bien habitué à améliorer ma technique de descendeur, Cela concerne aussi bien ce qui concerne l’aérodynamisme (mon maître en la matière restant Pedro Delgado quand il gagna le tour plusieurs fois à la fin des années 80, la tête dans le guidon à la descente), que les trajectoires et la façon de  freiner (un freinage tardif  et ferme plutôt que mou et régulier). C’est dans les descentes que je reprends à chaque fois beaucoup de concurrents ou les replats intermédiaires et non vraiment dans les montées. En plus j’ai eu l’impression qu’après chaque montée dure, les concurrents voulaient avant tout récupérer dans la descente. De ce fait, pas ou peu de relance, pas de recherche de pédalage quand il le faut ou encore pas de recherche de position de recherche de vitesse dans les descentes, et qui sont plus éprouvantes que de rester tranquillement assis sur sa selle …).

 

Puis nous traversons le lac par le grand pont de Savine-le-Lac et remontons la nationale jusqu’aux Baratiers pour passer la Durance et aller chercher Saint Clément par une montée de 300m. On est à la fraîche et c’est agréable. Soudain, un arbitre passe à moto et m’averti pour drafting ! Je ne comprends pas. En fait, un concurrent qui m’avait doublé a soudain ralenti avant de se rabattre devant moi. Ne prêtant pas attention, je n’ai pas réagi et l’arbitre en passant a cru que je m’abritais derrière ce concurrent. Au briefing il avait été dit que l’on prenait une pénalité au bout de 3 avertissements comme celui là. Cela met quand même un stress et surtout que dans une côte, cela n’a pas grand intérêt de s’abriter derrière un coureur. Ce n’est pas comme dans les longues lignes droites du retour face au vent où j’ai doublé des lignes entières de coureurs en train de drafter ! Puis on rejoint Guillestre pour attaquer la montée de l’Izoard. A ce stade, je suis encore dans la queue même si j’ai déjà rattrapé du monde. Après Guillestre, au ravito de la maison du Roy, que j’avais identifié comme stratégique car se trouvant à deux heures du passage du col, il n’y a plus que du sucré (et non du salé comme je l’espérais). Je fais donc avec mon ravito perso. Puis les premières pentes fortes arrivent, on remonte la vallée du Guil, et passons les deux tunnels. A ce stade cela fait maintenant presque 5 heures que l’épreuve a démarré et les kilo de pâtes ingérés la veille ont été consommé. Ceux qui tournent aux sucreries depuis le début commencent à moins bien tourner faute d’une glycémie suffisante. C’est donc en toute logique que je reprends toutes les personnes qui ont eu une diététique approximative.

 

Je connais bien le parcours, pour être venu fin mai ce qui est très utile pour ne pas être pris au dépourvu par une cote soudaine à 10% dont on ne sait pas où elle se fini. C’est aussi ma quatrième ascension de l’Izoard par ce versant, la troisième en 3 mois, la dernière datant d’il y a une semaine et demi alors je suis en terrain connu. Je m’aperçois que pour certains concurrents pas si rares,  c’est la première ascension de l’Izoard par Guillestre et je trouve cela léger de leur part . L’Izoard par Guillestre c’est 1500m d’ascension, avec ses replats et ses portions où récupérer, ses passages très raides, ses jalons à passer et c’est très utile mentalement d’avoir tout cela en tête. Ce n’est pas pour rien que les meilleurs repèrent durant l’hiver les étapes de montagne du tour de France ! Le premier jalon sérieux est atteint lorsqu’on arrive à Arvieux qui se trouve à 1500m d’altitude (soit 700m de montée déjà réalisé depuis Guillestre). A Arvieux, on sait un peu où on en est. C’est un rite pour moi, à Arvieux, je pose toujours pied à terre, d’une part pour refaire un peu d’eau, me soulager, faire des étirements et boire et manger. Miracle, au ravito d’Arvieux, je trouve des tucs et rafle les derniers ! Cependant, je mise plutôt sur du léger et rapide à digérer pour la montée éprouvante à venir. La partie entre Arvieux et le sommet peut se faire avec un seule bidon d’un litre, je n’emmène donc pas trop d’eau afin de m’alléger, j’en prendrai 2 nouveaux au sommet pour être plus lourd à la descente (comme Vockler a fait au Galibier au tour de France 2011). La montée de l’Izoard (2360m) n’est jamais une partie de plaisir. Des concurrents mettent pied à terre dès Arvieux, d’autres s’allongent au pied d’un arbre ou carrément au bord de la route, je suppose à cause de problème d’hydratation. Comme quoi avoir un vélo tout carbone à 10 000 euros ne permet pas forcement d’arriver en haut avant ceux qui ont un vélo à 1000 euros comme moi. Ce qui compte d’abord, c’est celui qui est assis sur la selle ! Mon vélo est équipé d’un double plateau compact à développement étendu avec un braquet 50/34 par 11/25 ce qui me donne du 34x25 comme plus petit développement ce qui est plus que certains concurrents qui moulinent vraiment. Avec ces braquets, je suis sur le dernier pignon dès le 6% et après c’est la vitesse de pédalage qui baisse au fur et à mesure que la route se cabre avec une débauche de puissance à fournir à la clé pour arriver à l’emmener. Je monte au train, sans me mettre en danseuse (aie les reins !) sauf sur les courtes montées. Ca n’est pas du tout orthodoxe en matière de vélo en montagne mais c’est bien efficace quand on est bien musclé et j’ai déjà pu monter de cette façon des pentes à 12% sur plusieurs km. Dans les pentes moyennes, j’ai aussi pris l’habitude quand ça fait déjà bien mal aux jambes de me mettre à chanter (dans les pentes fortes à 10 -12%, je ne chante plus mais pousse parfois quelques jurons). Dans cet Embrunman, J’ai donc revisité les paroles de Luis Mariano de la chanson « si tu vas à Rio » (en 2016 bien sur !).  Ici c’est devenu : si tu vas à l’Izoard, n’oublie pas de monter là haut, n’oublie pas ton vélo, n’oublie pas ton chapeau, n’oublie pas ton ravito ! Ca n’est pas venu d’un coup mais comme c’était mon tube de la montée, peu à peu les paroles ont trouvées leur place. Et comme lorsque je passais à coté de quelqu’un je leur disais salut Evry, ici Clamart ou salut Vaux en Velin ou Bonjourno pour les Italiens … Après, en les retrouvant plus haut, certains me demandaient si j’allais chanter encore …

 

DSCF5028

 

Paysage du col d'Izoard et de la casse déserte

 

La côte de Brunissard à la sortie d’Arvieux est sans pitié avec du 10%, pas un replat ni un lacet pour souffler, en plus on n’est pas encore dans le rythme. Alors ça calme et vaut mieux le savoir. Puis viennent les premiers lacets dans la forêt, toujours aussi raides mais les replats au virage relâchent un instant la pression sur les muscles. Au bout d’un moment la pente se fait moins raide et de nombreux, nombreux lacets plus loin, on arrive enfin à la casse déserte, deuxième gros jalons, avec un replat situé à 2100m suivi d’une courte mais raide descente de 50m. Je mets à chaque fois la gomme dans cette courte descente de façon à remonter d’autant voire plus de l’autre coté et où on amorce les dernières pentes les plus raides et longues à 10-12% qui vont nous mener au sommet. Certains marchent. Je n’ai jamais mis pied à terre dans une montée d’un col, ça ne va pas commencer aujourd’hui. Nous finissons dans la douleur, comme à chaque  fin d’ascension de l’Ysoard. Je passe la ligne du sommet le poing levé (c’est devenu aussi une habitude …)  et je récupère de nouveaux bidons. Je pense à manger un peu (banane et barre) pour refaire la glycémie. Il est 12h50, je n’ai plus que 20 minutes d’avance sur l’heure limite. Ca va être chaud.

 

Embrunman VELO

 

Nous finissons la montée du col dans la douleur ...

 

J’entame la descente tambour battant. Je sais que je n’aurai pas de véhicule en sens inverse, on va donc pouvoir couper les virages. Je m’aperçois que certains sont soit trop fatigués pour optimiser la descente ou soit n’ont vraiment pas l’habitude des descentes de cols, et ils semblent comme arrêtés lorsque je les double à parfois plus de 80 km/h (nouveau record pour moi à 82.7 km/h). A fond dans les lignes droites, freinage tardif, je lâche les freins avant le milieu de l’épingle à cheveux pour bénéficier d’une relance gratuite. Pourtant à aucun moment je ne me suis fait peur. Je mets 20 minutes pour rejoindre Briancon la montagnarde, coulée dans la torpeur de l’heure du midi, et se montrant ignorante de ce que la ville voisine et donc rivale organise, Embrun la festive, Embrun-les-plages. Le passage est d’ailleurs très bref, on n’est pas là pour visiter Briançon, deux virages à gauche et nous voilà déjà en direction du retour vers Embrun. Le retour s’annonce compliqué car il souffle un important vent contre causé par la chaleur et qui crée un vent thermique dans la vallée. Le passage dans les villages autour de Briançon se fait très rapidement et nous voilà déjà dans l’antépénultième difficulté du parcourt vélo à savoir la remontée vers le village des Vigneaux situé à l’entrée de la jolie vallée de la Vallouise. Cette montée se fait bien car la pente ne dépasse pas trop les 6% mais une fois en haut le vent contre oblige à pédaler fortement tout le long du replat en balcon. La descente vers Argentière en Bessé se fait bien car je suis en terrain connu. C’est en effet un peu plus haut dans cette vallée, à Pelvoux où j’ai séjourné lors de ma reconnaissance du parcourt fin mai. En passant dans Argentière, je reconnais le boucher où j’allais m’approvisionner lors de mes trois grosses sorties faites durant ce séjour.  A la sortie, un long plat contre le vent : pas le droit de se protéger du vent derrière un concurrent dans ce triathlon : des arbitres en moto passent et pénalisent régulièrement. Lors de mes sorties longues réalisés fin juillet à Oleron j’avais pu optimiser ma technique de pédalage face au vent, utiisant le petit plateau afin d’avoir une bonne fréquence de pédalage. Souvent je suis étonné de voir des groupes de club de triathlon passer tous les uns derrière les autres pour s’abriter, comme quoi être en club n’a pas que des avantages. Mes 3000km d’entrainement je les ai fait toujours seul et en course c’est plutôt payant.

 

Puis arrive l’avant dernière grosse difficulté du parcourt : la côte de Freissinaire qui consiste en une pente supérieure à 10% sur 2 km. Après  plus de 8 heures d’épreuve, cette côte qui m’avait fait frémir d’angoisse lors ma première reconnaissance fin mai, et que j’avais faite à nouveau en arrivant dans la région il y a 10 jours, nous en fait baver. En plus la circulation dans le sens de la course étant maintenu, de nombreux curieux en voiture sont au cul à cul dans la montée et nous asphyxient. Certains participants montent à pied, je dois reconnaitre que sur le vélo je suis autour de 7 km/h, pas beaucoup plus vite qu’un piéton rapide … Dans le haut de la montée, le vent se met aussi de la partie ce qui rajoute de la difficulté. L’Izoard m’avait entamé, Fressinaire m’a rétamé. Après ça je ne serai plus le même sur le vélo, ayant perdu les derniers éclats de ma forme. Le haut et la descente, piégeuse avec des gravillons, se font bien, je reprends comme à chaque fois plusieurs concurrents. On longe l’aérodrome et nous rejoignons la route nationale durant un petit kilomètre avec vent de face pour aller reprendre une route en balcon afin de rejoindre Embrun. A la fin de cette route en balcon, j’ai mal aux reins et j’attribue ça à un manque d’hydratation. En même temps je mange mes deux dernières tartines et de la viande des grisons afin déjà de préparer la glycémie pour le marathon. Je décide de m’arrêter au ravito pour boire deux bidons entiers culs secs. Une sage décision quand on voie des cyclistes allongés par terre (et encore plus dans le marathon) victimes d’un coup de chaleur.

 

La rentrée vers Embrun se fait comme je peux, pour la première fois quelques concurrents me doublent mais restent à distance. En même temps j’ai rejoins des concurrents de plus forte valeur maintenant, c’est un peu normal que dans certaines côtes, je suis lâché. A peine entrés dans Embrun, on nous envoie tout de suite dans une côte d’abord à 4% puis se raidissant peu à peu vers le 10% (pic à 12%) afin de contourner la ville par la montagne au dessus et retomber directement au plan d’eau. Cette montée vers Chalvert parait sans fin, au soleil dans la chaleur torride d’Embrun. Nous démarrons la côte à 800m pour monter à 1200m et en bas de la pente, il fait 32 degrés à l’ombre et le bitume en plein soleil est chauffé à blanc. Mais ayant bien bu, je ne souffre pas plus que ça de la chaleur et refuse même qu’on me verse de l’eau sur la tête, ne voulant pas arrivé les pieds trempés au marathon et risquer ainsi des ampoules. Coté bidon, je sais que j’ai de quoi boire au plan d’eau donc je démarre la côte avec un seul bidon que j’abandonne au deux tiers de la côte afin de m’alléger au maximum. Une fois en haut, il n’y a plus grand-chose à faire jusqu’à l’arrivée sinon faire très attention dans la descente dans les virages en épingle à cheveux, deux chutes avec fracture de fémur l’an dernier … J’arrive en trombe et entier au parc à vélo au moment même où le 5eme de l’épreuve en termine. Il a l’air assez frais … J’ai eu une bonne étoile lors de ce parcourt vélo évitant crevaison et problème technique telle qu’une chaine cassée comme j’ai pu voir (80 abandons ou hors délai sur la partie vélo). J’ai mis 8h46 contre 8H33 de prévu (21.8 km/h de moyenne contre 22 km/h ciblé). L’émoussage causé par la natation et le vent expliquent ce petit quart d’heure de retard. Je suis quand même classé 644 sur les 1022 participants ayant pris le départ ce qui correspond à 63% des participants devant moi. Ce chiffre est exactement le même que lors de mon triathlon CD d’Aix les Bains qui comportait 400 m d’ascension. Je suis donc à mon niveau. Au total, durant la partie vélo, j’ai repris 213 concurrents ce qui est pas mal.

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21 août 2012 2 21 /08 /août /2012 19:12

15aout

Prologue


Il est 5h55 sur la plage du plan d’eau, le départ des femmes a été donné il y a 5 minutes déjà. Nous sommes un millier massés dans l’obscurité. La constellation d’Orion vient de se lever et on devine à peine poindre de l’autre coté de la montagne l’aube à venir. Il fait 14 degré et j’ai un peu froid, la crispation surement. Le speaker indique qu’on va maintenant procéder au rite du départ et qui va consister à ce que tous les participants s’applaudissent eux-mêmes. Instant de grande émotion, sous la voute étoilée et devant la masse sombre du plan d’eau. L’anxiété est à son maximum. Au niveau intestinal, ce n’est pas le top. Est que l’eau ne va pas être trop froide ?  Est-ce que je ne vais pas être complètement largué ?

 

Veille de course


La veille a été bien éprouvante car tout était à faire l’après-midi du fait que ma chambre n’était pas dispo avant 16h. J’avais donc établi un planning heure par heure afin à la fois d’aller chercher le dossard à la salle des fêtes d’Embrun (dont je n’avais pas l’adresse), prendre les clés de la chambre, déposer mon vélo au parc à vélo et enfin assister au briefing de course à 17h00, tout en repassant après à Monetier pour y manger ce que je veux . Le parc à vélo n’ouvrait pas avant 13h et la chaleur en plein soleil (plus de 35 degrés) faisant exploser les pneus à moins de les dégonfler au préalable et donc de faire un gonflage nocturne au petit matin. Ne voulant pas m’embêter avec un gonflage à la dernière minute avant la natation, j’avais prévu de rentrer dans le parc à vélo avant le briefing prévu à 17h au plan d’eau. Auparavant, je suis passé chercher mon dossard à la salle des fêtes d’Embrun. La ville étant déjà sujette aux embouteillages en été, ici nous sommes au pic et nous perdons du temps  En plus le briefing (en plein soleil) démarre avec une demi heure de retard et est bien creux pour la plupart (mots choisis : « après Guillestre, au panneau col d’Izoard, tourner à gauche … »). Je réalise soudain que l’organisation ne fourni pas les épingles et qu’il m’en faut 3 pour chaque dossard soit 6 au total et je ne sais plus du tout si j’en ai amené ou pas. Je passe le temps à faire la manche pour des épingles pendant que mon épouse Marie-Odile restée à Monetier s’affaire à retrouver si j’en avais amené (effectivement elle en trouve 6 dans ma trousse de toilette). Ca parait incroyable, mais comme dans Intouchable, « pas d’épingles, pas d’Embrunman ! »  Comme quoi ça tient à pas grand-chose. Je quitte le briefing à passé 18h non sans avoir glané deux informations importantes dans tout ce lot de truismes. Des gravillons signalés en bas de la descente de l’aérodrome de St Clément. Par ailleurs il semble que les barrières horaires ont l’air moins souple que ce qu’un habitué de l’assistance médicale m’avait indiqué. Après discussion avec un officiel, celui-ci me dit que si on est derrière la voiture balai, ce n’est plus du ressort de l’organisation et qu’il n’y aura plus de permanent  sur le trajet. Au final, après la course, j’ai appris que de nombreuses personnes avaient  été priées de descendre de vélo au sommet de la dernière ascension à Chalvet. 


Après le briefing, cela prend pas mal de temps d’aller jusque l’hôtel à Savine-le-Lac car la route côtière du lac de Serre Ponçon est toujours bouchée en fin d’après midi. Encore une demi-heure de perdue ... Voulant assurer sur la composition du dernier repas, je tenais à repasser au club de vacances à Monetier et prendre les dernières choses oubliées (comme les épingles par exemple !). Du fait de l’heure, le passage à Monetier sera très bref. De retour à 20h00 après 1 heure 20 de route, je repars comme prévu à 21h15 pour une arrivée à 22h30 en espérant me coucher à 23h00. Le retour sur Savigne-le-Lac se fait en mettant mes derniers points de permis sur le tapis. Les stress des différentes étapes à passer au retrait des dossards, puis au parc à vélo et l’aller-retour Monetier-Savine m’a fait faire 2h30 de route évitable qui plus est sur une route nationale de montagne. Cette veille de course, j’ai déjà consommé trop d’adrénaline à mon goût. Arrivé à l’hôtel, il me faut encore constituer ma caisse pour le parc à vélo  et qui contiendra tout ce que j’aurai besoin durant la course, chaussures de cyclisme et course à pied avec chaussettes, maillots de cyclisme et course à pied avec leur dossard épinglé, gants de cyclisme, cuissard, short de course à pied avec ravito intégré, lunettes,  combinaison de natation, bonnet de bain, serviette de bain, plus last but not least les ravito perso pour le lendemain (et que du fait de la chaleur, il m’a fallu préparer au dernier moment). Ensuite il faut  remettre le tout dans la voiture. J'ai aussi préparé le tube de vaseline pour en mettre demain matin partout où j'ai vu que je frottais à l'entrainement. Enfin on ne sait jamais, si j’en viens à faire le marathon il est prudent d’enrubanner mes deux plus petits orteils dans de l’elasto contre les frottements (cela ne m’évitera pas une ampoule au petit orteil), tout cela non sans avoir préparé à l’avance mon petit déjeuner afin de gagner du temps. Quand j’éteins la lumière il est déjà minuit …  J’ai prévu de me lever à 4h30 pour être vers 5h00 au parking. En fait, je ne m’endormirai pas avant minuit et demi (malgré la double camomille ingérée vers 21h00) et mon subconscient décidera entre-temps que 4h30 c’est bien tard pour se garer facilement. Je ne bois que du déca depuis deux semaines et  pourtant je me réveille donc dès 4h00 et voyant que je ne me rendormirai pas, je me lève à 4h15. Au moins j’aurai effectué les deux cycles de sommeil profond, c’est déjà ça (au parc à vélo, certains disent ne pas avoir réussi à dormir). Mais démarrer un jour sans fin avec même pas 4 heures de sommeil n’est pas pour me rassurer. Le petit dej ne se fait pas avec appétit vu que le repas du soir n’est pas loin. Même pas un café. Heureusement, j’ai mon muesly avec son lait de soja. Il s’agit ici pour moi de faire le plein une dernière fois de sels minéraux. Comme pour les ultra-trails, je prends des œufs durs (surtout le jaune), fromage, et jambon cru italien IGP avec deux tartines de mon pain énergie (pain de campagne aux noix, amandes, raisins) acheté chez mon épicier Italien favori à Monetier justement nommé « au Plaisir du Goût ».

 

La diététique


J’y ai également acheté 40 tranches de Breasola (viande des grisons italienne) qui assurera le fond du panier de mes ravitos. Avec du pain énergie et quelques barres ovomaltines, ces ravito perso seront fondamentaux pour l’alimentation sur une course qui durer plus de 16h. Il est clair que ce n’est pas avec les sucreries assimilées par le corps en même pas une heure que l’on peut faire des réserves. Et le problème avec les sucreries et autres gels, c’est qu’il faut recommencer souvent et alors là au bout d’un moment le foie dit stop et on ne peut plus rien manger et les crampes surviennent alors. Ici j’ai une base de fond que je pourrai compléter de morceaux de bananes, quelques tucs, un ou deux abricot secs trouvés sur les stands de ravito de la course … J’ai aussi acheté 3 bananes que je laisserai au parc à vélo (trop dangereux à éplucher en roulant, l’organisation de course fournira d’ailleurs des demi-bananes).  La première banane, ce sera juste avant la natation (associé à une barre d’ovomaltine, qui est une barre de céréales  sucré e renforcée en vitamines et sels minéraux). Sur des courses de cette durée, il faut être en permanence en train de digérer les aliments qu’on utilisera deux heures plus tard. Ainsi , durant les deux heures de natation, je serai en train de digérer ce que j’ai mangé juste avant,  pour  en bénéficier à la sortie de l’eau, où il faudra immédiatement recommencer à manger. Donc deuxième banane en sortant de l’eau et un petit sandwich au pain de mie avec de la viande des grisons. En fait à la sortie de l’eau je n’ai vraiment pas faim et je me force à manger un peu, la banane et un tiers du sandwich (que je retrouverai  tel quel sur ma chaise 9h plus tard …). Mais c’est déjà ça de mangé, je me refais ainsi de la glycémie pour au moins deux heures. Ensuite l’idée c’est de manger toutes les deux heures une tartine de pain énergie et 8 tranches de viande de grison et entre deux ravito «  tartine », une barre de céréale.  J’arriverai à tenir ce système avec 4 ravito « tartine » effectué entre 10h et 15h, ce qui m’assurera en permanence  sucre lents et sels minéraux, notamment sodium grâce à la viande des grisons (et consommé en grande quantité du fait de la transpiration sous 35 degré). Tout cela a été complété de nourriture trouvé sur les stands et de quelques barres  de céréale. C’est en faisant de l’ultra-trail que j’ai compris qu’une alimentation pour durer passait par là. Ce n’est pas toujours facile à ingurgiter mais je le digère parfaitement tant qu’on ne monte pas trop haut en cardiaque. L’avant-veille de la course, j’ai passé une demi journée à calculer ce que j’allais manger, où et quand. Cette feuille de route alimentaire a été primordiale et trop négligée par nombre de participants. Elle demande expérience et connaissances diététiques. L’entrainement à lui seul ne suffit donc pas dans ce type de course, je l’ai vérifié à plusieurs reprises durant et après la course. Les concurrents qui pensaient gérer un Ironman de 15h comme un triathlon CD juste en augmentant le volume d’entrainement en sont pour leurs frais. J’ai passé aussi une partie de la matinée de la veille à faire les achats en conséquence. Cela fait donc en tout 48h de préparation heure par heure de tout ce qui va se passer le jour J dans chacune des disciplines. Un travail important à réaliser donc. Ici j’étais en vacances donc j’ai eu du temps pour peaufiner l’entrainement et les préparatifs. Cela compense le fait que je n’ai pas plus jouir complètement de cette période et ai du tirer un trait sur de belles rando les derniers jours et sur de belles ripailles. En même temps si je suis inscrit à L’Ironman d’Embrun (L’Embrunman) c’est parce qu’il a lieu pas loin de l’endroit où je suis en vacances et que c’est donc pratique, pas parce que je visais le plus dur !

 

De nombreux participants n’ont pas réfléchi comme ça. Pour eux, l’Embrunman est l’Ironman le plus dur au monde (l’Ironman d’Hawai est tout plat même si la chaleur est torride). Des non spécialistes du coin me l’avaient dit mais je pensais que c’était par chauvinisme. En fait il s’avère que c’est bien la réalité (encore écrit une nouvelle fois dans le journal l’Equipe du 16 Aout). Donc pour moultes participants, venir à Embrun est l’aboutissement d’un parcours dans le monde du triathlon, fait en club et passé par le sprint puis le courte distance (CD) puis le demi Ironman puis par un premier Ironman moins difficile que celui d’Embrun. Moi je passe directement des triathlons courte- distance d’Aix les Bains et Paris à l’Ironman le plus dur au monde (5000 m de dénivelée  positif à vélo, nage dans un plan d’eau douce, donc pas de portant assuré par l’eau salé comme à Nice, ni de courant pour vous pousser un peu, marathon comprenant plusieurs montées et descentes raides). Le défi à relever n’est donc pas simple, surtout pour moi et donc l’idée était avant tout de ne pas être ridicule, montrer que moi aussi j’avais ma place ici. L’entrainement a donc été sérieux. Les temps faits en piscine et à vélo laissaient à penser que ridicule, non je n’allais pas l’être. En revanche être finisher, qui plus est classé, je n’y ai même pas pensé pour le moment. Le moment est venu de réaliser sur le terrain les prévisions estimées pendant la phase de préparation.

 

Acte I : Natation


Il est 6h00 et le départ va être donné. J’avance et j’essaie d’éviter une flaque d’eau  mais en fait il s’agit du plan d’eau ! L’eau est noire. Vraiment pas envie d’y aller. Un concurrent avait dit dans le parc à vélo : « si on est là à cette heure là, c’est aussi parce qu’on l’a bien voulu ». Pourquoi suis-je là ? A la base c’est mon fils Timothée qui à l’âge de 12 ans, il y a 4 ans, avait décrété qu’il ne participerait à aucune compétition autre qu’un Ironman et me demandait pourquoi je n’en faisais pas. A lequel je répondais que ce n’était pas faisable.  En effet j’avais calculé qu’on avait 7 heures pour faire le vélo et que cela donnait une moyenne impossible à tenir. En plus je n’avais encore jamais fait de compétition excédant 5h. Fermer le ban ! Puis à l’automne dernier, en octobre 2011, juste avant les Templiers,  en discutant avec mon revendeur trail, celui-ci me soutient que ce n’est pas du tout inaccessible, notamment le vélo. De retour à la maison je refais quelques calculs et je découvre que j’avais fait une erreur de 2h dans les temps à prendre en compte pour le vélo. Après deux trails de 12h30 et 10h, je me sentais alors mieux armé pour tenter une course d’une durée de 15h. Le défi est colossal : une course de vélo en montagne de 188 km avec 5000m de dénivelé positif, un marathon entamé après 11h d’efforts, la chaleur attendue, tout autant d’aspects cruciaux à maîtriser d’ici l’été.

 

A 45 ans, j’en suis à un âge où ce n’est pas le temps que je mets à réaliser une compétition qui m’intéresse. Tenter l’infaisable, ça c’est la seule chose qui me donne aujourd’hui une grosse motivation et qui va me faire déployer toute mon énergie pour y parvenir. Avec l’Embrunman, j’ai un bon client. Aussi une fois les dates de vacances fixées pour cet été et notamment les deux semaines  à Monetier, je vérifie que finir de préparer et faire l’Embrunman pendant les vacances peut être gérable et compatible avec une partie du programme rando notamment.  Début avril, après avoir vérifié mes temps en piscine et en vélo  suivi de course à pied (voir les articles Les Briques de Base plus haut sur ce blog), je décide de m’inscrire. A partir de là, l’angoisse ne fera que croître au fil des mois à partir du moment où a commencé la préparation proprement dite et qui m’a mené jusqu’à ce parc à vélo, ici, un 15 août à 6h du matin. Pourtant maintenant  ce n’est plus trop la même envie de se jeter à l’eau comme on dit. Je suis donc en mode programmé comme un soldat qui va débarquer sur un champ de bataille. Je ne pense plus. J’attends le coup de pistolet, qui va retentir, vais avancer dans l’eau à la suite de la masse des participants et m’immerger peu à peu …

 

Le départ a été donné ! Dans l’obscurité, je déclenche mon chrono. Bonne nouvelle l’eau ne parait pas fraîche à première vue. Je me suis mis à l’arrière du peloton, inutile de prendre des coups alors que je sais d’avance que je vais sortir de l’eau dans les derniers. Le début se passe plutôt bien avec de bonnes sensations. Nous avons deux tours du plan d’eau à faire. Chaque passage de bouée est un jalon de franchi et apporte de la satisfaction. Le hic c’est qu’au début de la boucle, nous passons deux bouées espacées de 200m mais que la troisième est 500m plus loin et la dernière 900m plus loin. Autrement dit, au fur et à mesure de la progression, on a l’impression de ne plus avancer. Parfois je ne distingue même pas la bouée suivante au passage de la précédente et suis donc le gars situé devant moi. Je fais comme prévu toute la nage à la brasse, avec une combinaison shorty qui plus est (à la différence des autres participants qui ont tout opté comme prévu pour une combinaison intégrale). Les  essais que j’avais faits avaient montré que le shorty est bien compatible avec une température excédant 20 degrés et avec la brasse qui se nage en grande partie sous l’eau, et ne nécessite donc pas autant de flottabilité que le crawl. Reste à le démontrer ici. Je m’applique à avoir une nage bien filante, au maximum sous l’eau. Aux premières bouées, y compris la troisième, je suis encore dans le flot des participants, puis peu à peu la masse des nageurs s’étire et s’étale, comme prévu. Je me retourne parfois pour voir s’il y a encore du monde derrière mais nous sommes dispersés. Durant la ligne droite de 900m du retour de cette première boucle, je pense à jeter un œil au jour qui pointe sur la crête de la montagne à l’est avec ses jolies couleurs. La deuxième boucle démarre avec enthousiasme en se disant que chaque bouée de passée est maintenant définitivement derrière nous. Pourtant la progression vers la troisième bouée, situé à l’autre bout du plan d’eau me parait interminable. En plus c’est là où l’eau est la plus fraîche : les 22 degrés mesurés l’après midi à la plage sont loin, ici on doit être autour des 18 degrés et je commence à avoir un peu froid. Je me dis que c’est le stress et qu’il faut bien souffler. En même temps, si la sensation de froid s’accentue, je sais que cela peut aller jusqu’à l’abandon pur et simple. De ce fait de la troisième bouée à la quatrième bouée, l’angoisse monte. Et comme j’ai froid, je commence à avoir des problèmes gastriques. Ma combinaison shorty n’assure peut être pas une protection intégrale et rapprochée du corps, elle a le mérite d’assurer le passage de l’eau à l’intérieur et ainsi de réparer miraculeusement les dégâts des petites fuites qu’on peut avoir et d’éviter ainsi l’abandon. Je passe la dernière ligne droite à me demander dans  quel état je vais arriver et s’il y aura encore quelqu’un derrière moi à l’arrivée. Au milieu du plan d’eau on ne peut pas trop s’arrêter pour reprendre ses esprits, c’est nage ou crève. Je ne me retourne même plus, effectue mes mouvements de manière automatique sans passion ni recherche de position optimale, comme pour faire le boulot mais sans plus car mes besoins primaires ne sont plus assurés. Un bateau de l’organisation me double, je ne dis que ça sent la voiture balai de la  queue de course. Puis soudain je distingue au loin la foule massée près de l’arrivée. Petit à petit je rejoins peu à peu la plage en me demandant si je vais pouvoir continuer et touche enfin le sol à quelques mètres du bord. Je m’arrête et reprends un peu mes esprits avant de remonter la pente vers le parc à vélo que  je rejoins en petite foulée (une habitude héritée du courte distance et qui a le mérite de réchauffer). Je bois le demi-verre de coca qu’on me tend pensant qu’il s’agit d’un café chaud sucré et que  j’aurais préféré.

 

Embrunman NAT

 

Je rejoins ma chaise, je regarde mon chrono, 1h45 soit 5 minutes de mieux qu’en piscine, j’ai une demi heure d’avance sur le temps limite, tout n’est pas perdu ! En fait, j’ai mal lu car mon temps n’est pas de 1h45 mais de 1H35 alors que j’avais tablé sur 1h50. L’excitation, le régime glucidique et peut être l’aspiration de la masse que j’avais devant moi ont amélioré mon temps par rapport au temps réalisé en piscine. Mais en y regardant de plus prêt, je fais le même temps au 100m que ce que j’avais fait au triathlon courte distance d’Aix les Bains sur 1500m, aussi sur un lac d’eau douce donc. La surprise, c’est que j’ai réussi à maintenir le même rythme sur 3800m que sur 1500m alors que j’ai très peu nagé à l’entrainement, ayant remarqué que cela n’avait pas d’influence sur mon temps vu que ma technique restait ce qu’elle était. J’ai donc eu beaucoup de mal pendant la natation mais sans m’en rende compte je fais un super temps pour quelqu’un qui nage la brasse en shorty. Sur 1022 participants ayant pris le départ, je suis en 967 position. Vu que 95% des concurrents sont devant moi, le parc à vélo est déjà bien vide, il ne reste plus que quelques vélo. Cela ne m’effraie pas, j’ai déjà connu ça en CD mais quelle ivresse ensuite de reprendre de nombreux concurrents à vélo.  Je me sèche, m’habille confortablement avec mon cuissard, mes gants de vélo, lunette de soleil. Je me dépêche pour avoir quand même des concurrents en point de mire. En même temps,  je trouve étonnant sur un Ironman de plus de 15h de voir des concurrents avec des combinaison tri fonction ceci afin de gagner quelques dizaines de secondes à la transition au préjudice du confort d’un bon cuissard pour les 9h de vélo qui vont suivre … En même temps, je mange ma banane et commence sans appétit mon petit sandwich au pain de mie. Puis après 8 minutes, me voilà prêt pour le parcours vélo, l’estomac pas très bien en place. C’est vrai que manger comme je le fais en début d’épreuve sollicite l’estomac mais c’est le passage obligé pour tenir dans le temps. A la sortie du parc à vélo, le speaker annonce que les derniers concurrents sortent de l’eau, bonne surprise, je suis donc loin d’être le dernier !

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13 août 2012 1 13 /08 /août /2012 15:14

Vu que c’est bien plat, j’y ai donc travaillé l’endurance à vélo afin d’avoir dans les jambes la distance de 188 km. A cinq reprises, dès l’aube venue, je suis partie à vélo pour quitter l’île et faire un tour dans les Charentes avec des distances allant de 100km à 263km pour la dernière descendant jusque Jonzac en remontant l’estuaire de la Gironde jusque St Fort sur Gironde depuis Royan.

 

DSCF4971.jpg

Dès potron minet, sur l'ïle d'Oléron ...

 

Avant de nous déplacer jusqu’à la frontière Italienne sous le 45 eme parallèle au Monetier les Bains près de Briançon, j’effectue une dernière sortie longue d’endurance de 2 heures afin de compenser la journée entière suivante qui sera passée à conduire.

 

Arrivé dans les Alpes, il me reste 10 jours jusque l’Embrunman ce qui est peu. Il me faut me réhabituer aux fortes pentes et au manque l’oxygène en altitude. J’ai donc terminé la partie longue distance à vélo dès le dimanche de notre arrivée par une belle boucle Monetier-Briançon-Enbrun-St Clément-Izoard-Briançon-Monetier de 173 km et 3000m de dénivelé positif. Le tout sur le circuit de l’Embrunman avec une moyenne de 22,2 km/h. Cela veut dire que tout le travail accompli depuis mon premier passage à Pelvoux fin mai à permis d’améliorer ma moyenne pour atteindre la cible qui est de boucler en moins de 9h les 188km du circuit.

 

J’ai aussi perdu 2 kilos depuis fin mai et cela aide bien dans les pentes fortes … La diététique  a aussi été clé dans cette préparation. Il a fallu éviter les pièges tendus par les cassoulets ou tartiflette proposés ici ou là. A la différence de Christophe Lemaitre à qui ça n’a pas porté chance aux derniers JO, je me suis nourri de beaucoup de fruits d’été et j’ai mangé beaucoup de légumes pour limiter la prise de glucide. Coté protides, essentiellement du poisson et des crustacés (avec du bon selenium !) et parfois quelques viandes grillées mais alors toujours accompagnée d’une poellée de légumes. Nous avons pu ainsi sacrifier à Oléron au rite annuel de l’énorme côte de bœuf charolaise si moelleuse! A Monetier, durant la dernière semaine, je perdrai encore un kilo « presque sans le faire exprès » arrivant à 70 kg pour 1m78. Après ma sortie longue du dimanche dans l’Izoard, j’ai en effet enchainé le lundi par le Galibier (1100m de dénivelé depuis Monetier) et le mardi par le Granon (1000m de denivellé à 10% sans replat).

 

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Le col du Galibier avec la route vue depuis le Pic Blanc du Galibier (2950 m)

 

Ces deux dernières sorties ont pour but de travailler proche du rouge en altitude tout en se préservant car elles n’excédent pas 2 heures chacune.  En revanche, quand elles se font sous une pluie glaciale comme lundi (surtout dans la descente où j’ai failli crever de froid) et mardi après une rando de 700m de dénivelée, cela consomme les calories. Ces sorties concluent un cycle d’entrainement vélo commencé dans la fraicheur de mi-avril et qui ont porté mon total à 3000 km parcouru (dont 1000 km à Oléron et Briançon). Une dernière course à pied mercredi de 1h30 jusqu’au village du Casset (à 1600m d’altitude) après une journée de marche, puis un peu de nage vendredi toujours après la rando (mais je n’ai tenu que 30 min avec combinaison dans le lac du Casset qui ne doit pas dépasser 12 degré). Après avoir fait le mont Thabor le samedi (1400m de dénivelé, 3160m), une vieille promesse à un ami, je fini la préparation vélo dimanche matin par une montée limitée au col du Lautaret (2000m) pour faire tourner les jambes, accompagné d’une équipe de randonneurs en vieilles motobécanes bleues des années 50-60 prêts à faire le galibier dans la foulée. Il ne m’a fallu que 48mn depuis Monetier ce qui est bien mieux que d’habitude (55 min). Comme il est dit dans les Bronzés font du ski, j’ai la caisse !

 

En plus de la preparation, les sorties en rando en montagne m’ont transporté chaque jour autour de 3000 m d’altitude ce qui est parfait pour l’adaptation. Maintenant, j’ai entamé un régime glucidique depuis hier dimanche et passe la plupart de mon temps allongé : il s’agit d’avoir les batteries bien rechargées mercredi 15 août à 6h00 ! Autre bonne nouvelle, les temps limites indiqués ne sont pas vraiment des barrières horaires comme dans les trails. Au-delà de ces temps, le concurrent peut continuer la course mais ne sera alors pas classé. Mais pour moi, cela n’a pas d’importance et enlève donc un stress. Maintenant, il faut mentalement se préparer en repensant à tous ces entrainements faits parfois dans le froid, la pluie, tard le soir ou bien très tôt le matin, à ces privations afin d’être léger dans les cols, qui ont fait que mercredi matin je serai en position (peut être la seule fois de ma vie tant c’est un investissement important) de profiter d’une journée magnifique d’Iron Man, la récompense à tout cela. Il s’agira de bien gérer l’alimentation et les efforts afin de pouvoir faire le marathon qui, m’a-t-on dit se fait dans une ambiance extraordinaire mais c’est vrai que c’est aussi pour ça qu’on fait l’Embrunman. Bien sur, je vous raconterai …

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15 juillet 2012 7 15 /07 /juillet /2012 23:44

A un peu plus de 4 semaines du 15 aout, c’est le moment de pousser un peu la préparation physique. Dans deux semaines, il faudra déjà songer à la réduire peu à peu de façon à ne pas arriver fatigué le jour J. Pour le moment, la fatigue physique se gère très bien et les efforts que l’on fait maintenant payeront dans 4 semaines. Suite à deux week-ends où je n’ai pas pu faire de vélo, il était urgent de se remettre en selle. La partie vélo d’un Iron-Man porte sur une distance de 188 km. Même si les entrainements doivent être plus courts afin d’en augmenter la fréquence et le rythme, il est important aussi d’avoir cette distance dans les jambes. J’ai donc programmé de faire une distance de plus de 200 km ce samedi, une fois le marché fait. Si j’arrive à tourner proche des 25 km/h, cela devrait me prendre 8 heures. Je n’ai pas envie de passer du temps à chercher ma route aussi je me positionne sur un circuit. Lors de ma sortie de jeudi matin tandis que l’on me changeait mon PC (au bureau, on est plus rien sans PC aujourd’hui), je finissais ma boucle favorite dans la vallée de Chevreuse (83 km), je remarquais au passage au niveau de la bifurcation de Saint Lambert que la boucle faisait 38 km. Je me dis qu’en la faisant 4 fois, et compte tenu des aller/retour depuis Clamart jusque l’entrée de la boucle (2x25 km), ce devrait permettre d’atteindre les 200 km. Ce parcours part donc de Clamart, file sur Bièvres puis Jouy en Josas pour rejoindre Guyancourt puis Voisin le Bretonneux. Après la descente depuis Port Royal, je prends à gauche vers Saint Lambert où commence la boucle. Cette boucle passe par Milon la Chapelle pour rejoindre Chevreuse puis Dampierre en passant par Saint Forget. Là, se trouve une superbe chapelle du 12eme siècle érigée pour  remercier des bienfaits de la source qui y passe. Cette eau, je la trouve au robinet du cimetière  attenant ce qui fait un ravito bien pratique. Après Dampierre, je poursuis vers les Vaux de Cernay d’où je rejoins Auffargis puis les Essarts où je rentre un peu afin de rejoindre la route qui longe la vallée de l’Yvette et ses mystères. Après Les Layes, Girouard, et Maincourt, je retourne sur Dampierre où je tourne deux fois à gauche afin de remonter sur le plateau par la montée des 17 tournants pour passer La Brosse et redescendre au carrefour qui mène à St Lambert.

 

Maincourt

                                               Le vieux lavoir de Maincourt sur Yvette

 

Pour tout ravito, j’ai emmené 3 bananes bien mûres et 4 barres de céréales. Dans mes bidons, un peu de grenadine.  Au bout d’une heure et 2 minutes, je suis sur place pour entamer le premier tour. Cela se fait à l’aise, j’essaie de ne pas forcer mais en même temps de ne pas trop trainer. Je tourne en 1h20 au premier passage. D’un autre coté, ça va être comme les fractionnés (mais sans récupération !) et donc les tours devraient être de plus en plus durs. Je me dis que le dernier se fera avec les dents. Au deuxième tour, après avoir mangé une première banane, je commence déjà à me sentir un peu moins alerte, je suis plus concentré sur l’effort. Je bascule en 1h26 soit déjà une dérive certaine. Après une deuxième banane, dans le troisième tour, je pioche carrément car ça deviens difficile (1h35 !). Dans le dernier tour, après ma dernière banane, je m’aperçois assez rapidement que mes sensations reviennent peu à peu. Au final, je pense que je viens seulement de toucher le bénéfice des bananes ingérées et que la digestion a pris quelques heures. Au début, comme j’avais pris un solide petit déjeuner (fromage, œufs), je m’étais dis que je pouvais tenir au moins deux heures sans rien manger, ce qui fut exacte. Le problème c’est que ce qu’on mange à ce moment là mettra plus de 3 heures à passer dans les jambes ! A mediter … Ayant retrouvé mes jambes dans le quatrième tour, je fais le dernier tour en 1h25 puis rentre avec de super sensations sur Clamart avec un temps total de 7h50 de vélo pour 203 km soit 25.9 km/h de moyenne. Cette sortie montre donc que je peux supporter 200 km sans être HS (certes, sans l’Izoard) et mon rythme s’est accru comparé à ma première sortie de 188 km en avril où j’étais à 24 km/h de moyenne. C’est donc rassurant, il me reste 4 semaines pour peaufiner tout ça mais ça semble sur de bons rails.

Coté course à pied, même si je suis loin d’être certain d’être autorisé à courir le marathon à l'embrunman à cause des barrieres horaires , dans ma préparation, mettre en place une base solide d’endurance course à pied comme pour de l’ultra trail me parait être la clef pour pouvoir supporter des efforts de plus de 12h, comme dans les deux types d’épreuve. Ce dimanche matin, après 7 heures de sommeil à cause du feu d’artifice de la veille, je pars avec ma poche à eau sur le dos pour le bois, sans trop savoir combien de temps je vais courir. J’emmène au cas où une barre de céréale (que je n’utiliserai pas finalement) et me voilà parti. Après les 200 km de la veille, je sais bien qu’il faudra presqu’une heure pour avoir de bonne sensations dans les jambes alors patience. Comme je veux courir au moins deux heures, car dans la préparation, je ne l’ai pas trop fait pour le moment, je prends le circuit que j’appelle long run. Ce circuit fait une trentaine de km et passe par la bois de Clamart pour rejoindre le carrefour des 6 bornes puis après les étangs on arrive vers Velizy que je longe par le bois jusqu’à l’A86, que je longe aussi jusqu’aux abords de Versailles, puis reviens par une piste pour chevaux, jusque Chaville qui me mène au joli étang d’Ursine où j’ai en mémoire le passage du dernier ecotrail au clair de lune. Puis je remonte sur la tour TDF et retourne sur Clamart en passant par les abords des jardins de l’observatoire de Meudon. Au total 2h52 de course qui me permettent d’aborder la dernière  partie de la préparation avec une solide base de fond qui a été facilitée par la fraicheur des dernières semaines. Dans la période à venir, la chaleur tant attendue devrait rendre les entrainements plus éprouvants. A suivre donc.

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3 juin 2012 7 03 /06 /juin /2012 17:28

La nuit fut longue et réparatrice. La semoule ingérée la veille m’a permis de recharger les batteries. Si au début je m’étais dis de faire ce mardi d’une seule traite tout le parcourt de l’Embrunman soit 188 km, je pense désormais qu’il me faut gérer mes efforts sur 3 jours et travailler plutôt sur du qualitatif avec des changements de rythme plutôt que d’additionner les km sans intensité. Ne connaissant pas Embrun et ses alentours, je me dirige dans cette direction avec dans l’idée de suivre le parcourt sur cette portion là.

 

denivele EmbrunmanAfin d’éviter la nationale, je passe par une route qui monte le long de la montagne. Il s’avère qu’il s’agit en fait d’une rampe de 2 km à 12% ! Arrivé en haut je fais part de mon émois à un cycliste et il me confirme que cette rampe fait bien parti du parcourt de l’Embrunman ce que je ne savais pas. Etant parti des Vigneaux, je suis donc déjà sur le parcourt de l’Embrunman, dans sa partie retour, quand les concurrents reviennent depuis le col de l’Izoard et Briançon. Une fois en haut de cette côte, le dénivelé ne change plus beaucoup et on navigue quelque 300 m au dessus de la route et de la Durance situées en dessous. Peu à peu je saisi la philosophie du parcourt. La double idée de base est d’éviter d’avoir à bloquer ou à emprunter la nationale qui relie Embrun à Briançon (car il serait alors  prévisible qu’un accord du préfet serait difficile à obtenir) et en revanche de passer par les plus jolis coins des environs. Le prix à payer pour cela est qu’après chaque passage dans la vallée ou au bord du lac, de devoir remonter les 300m qui nous sépare de la moyenne montagne, avec comme c’est l’habitude dans cette région, de forte pentes (10% minimum) dans le premier tiers. Après cette première rampe de la journée, et donc pas la dernière, je file en descendant vers l’aérodrome où après une dernière bosse, je franchi la rivière et la nationale pour rejoindre la départementale située en face. La montée préalable est plus douce et moins longue puis une succession de petites montées et de descentes m’emmènent par Saint André-les-Embrun jusqu’à la ville d’Embrun elle-même. Afin de ne pas bloquer la ville, juste après avoir franchi la voie ferrée, le parcourt monte directement vers Saint Chalvet, 300m plus tôt. Je fais cette portion avec en tête l’idée que c’est ici la portion finale qu’auront à faire les concurrents après 180 km de course. A ce stade là la rampe à 10% va faire bien mal ! Après la montée, on parcourt un peu la campagne jusqu’au lieu dit les Allemands où la descente vers le lac s’amorce, par une route en très mauvaise état, prudence à la descente !

 

saint-apollinaire-351

 

Arrivé au plan d’eau à 850m d’altitude, je fais le point. Il me faut maintenant faire la portion correspondant à la première partie du parcourt, jusque Guillestre. Pour éviter Embrun, le tracé prend directement dans la montagne avec une ascension à 10% comme d’hab, avec même la dernière ligne droite avant les Means, une pente que je subodore autour des 14% puisque ma roue avant s’est soulevée … Après les Means, on navigue, avec quelques bosses autour de 1150m, dans un paysage champêtre et alpin pour arriver à Saint-Apolinaire qui surplombe le lac (ci dessus) et amorcer la descente vers le barrage. La traversée du lac de part en part donne l’impression de pédaler au dessus de l’eau, avec une vue sans limite de chaque coté du lac. Séquence émotion ! J’arrive à Savines-le-Lac sur l’autre rive pour suivre une fois n’est pas coutume la nationale sur quelques km pour bifurquer vers les Baratiers et rejoindre la départementale prise à l’aller et qui va me ramener jusque Guillestre, d’où je rentre à Pelvoux par le même chemin que la veille. Au total, 149.8 km fait en 7h08 avec 1200 D+. Clairement, j’en ai plein les bottes et je sais maintenant que le gars qui fait l’Embrunman aura l’Izoard à faire en plus depuis Guillestre, soit 2h en plus pour moi environ, plus la descente de l’Izoard vers Briançon et la fermeture de la boucle entre Briançon et les Vigneaux. Cela veut dire, qu’à ce stade, il me faudrait dans les 10h sans pose pour faire tout le parcourt ce qui est bien plus que je ne pensais au départ et que je ne serai vraisemblablement pas dans les temps ainsi que je le craignais avant de m’inscrire. Ce parcourt est un parcourt de montagnard et le réaliser est déjà une sacrée performance en soi. Si j’arrive à améliorer ma vitesse d’ascension, qui est vraiment trop lente (10 km/h à 10%) surtout dans les montées flash de 300m de dénivelée à enchainer, alors je peux gagner un peu de temps. Un ou deux kilo de moins ne feront pas de mal non plus. Le bilan est donc très intéressant. D’une part, j’ai maintenant bien en tête le parcourt et où se trouvent les difficultés et leur nature, et d’autre part, je sais maintenant que je n’ai pratiquement aucune chance de tenir le temps imparti de 9h. Même avec cette dernière donnée, rien que la partie natation et vélo de l’Embrunman doivent apporter une émotion considérable, la partie course à pied étant la moins intéressante, qui fait que je ne regrette pas m’être lancé dans cette aventure. En plus, d’ici le 15 aout, ma forme va s’améliorer au fil des entrainements, et je ne suis pas certains que les barrières horaires soit si strictes que cela, à voir le D-Day …

 

Le dernier jour sur place est placé sous le signe de la récupération, d’une part parce que je n’ai pas très bien dormi (travail nocturne des muscles), et que de toute façon j’ai fait tout ce que j’avais à faire. Je me dirige donc vers la vallée de la Guisane non sans faire une petite montée à Villard Saint Pancrace, dans le bois des Ayes, magnifique forêt de mélèzes d’où partent de belles rando, mais cette montée à 10% qui fait quelques kilomètres et monte de 300m m’entame déjà les réserves. Après avoir passé Briançon, je remonte en direction du col du Lautaret et m’arrête manger sur le parvis de l’église d’un Monétiers méconnaissable car à tel point vidé de ses habitants. Le village du Casset n’est pas mieux loti, je n’ai pas les jambes aujourd’hui et les 600m déjà grimpés aujourd’hui m’ont vidé de mes forces. Je décide de rentrer par la route que suit l’Embrunman, ceci afin de boucler la boucle. La seule portion du circuit que je n’aurais pas fait pendant ces trois jours est donc la descente coté Laus du col de l’Izoard vers Briançon, sans difficulté et que j’ai déjà faite plusieurs fois, en voiture et à vélo.

 

Vigneaux

Au retour vers Pelvoux, pour atteindre cette route en balcon au dessus de la Durance, il me faut passer par une rampe à 10% pour monter environ 100m, ce qui ne sera qu’une mise en bouche lors du retour du col de l’Izoard et rallier la vallée de la Vallouise (ci-contre). Je termine cette troisième journée avec 102.8 km au compteur en 4h24 (ce qui n’est pas rien quand même) et 750m D+.

 

Les personnes ayant passé l’Izoard auront donc à franchir successivement cette rampe à 10% (100m), puis celle à 12% d’hier (200m), puis après Embrun, il leur restera à monter les 250m à 10% vers Saint Chalvet, soit  600m d’ascension supplémentaires à fournir.  C’est dans cette seconde partie du circuit que ce fera ou non je pense le temps imparti. A moi de travailler pour y progresser.

Une fois allongé sur ma couchette dans le train de retour vers Paris, où le contrôleur m’avait donné un compartiment pour moi tout seul afin d’y mettre aussi ma housse volumineuse, je repense à ces trois jours en regardant le paysage entre Briançon et Embrun. Je revois petit à petit tous les endroits où je suis passé, ayant en tête les difficultés attenantes, puis après quelques tunnels nous longeons le lac de Serre Ponson avec le plan du lac où aura lieu la natation. C’est avec un certain sentiment d’accomplissement (400 km et 4000D+ franchis en trois jours) et aussi une certaine fatigue que je ferme le rideau à la fenêtre sur ce bref mais intense passage dans la vallée de la Durance, en attendant d’y retourner dès que possible.

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2 juin 2012 6 02 /06 /juin /2012 17:24

Ayant projeté depuis plusieurs mois de me rendre du coté de Briançon, Pelvoux plus exactement, pour y passer 3 jours fin mai, je décide de mettre à profit ce passage pour y aller voir de plus prêt de quoi il en retourne sur le parcourt vélo de l’Embrunman. Ayant trouvé in extremis une housse pour y ranger mon vélo, j’y couds de quoi y fixer deux bretelles (prise sur de vieilles sacoches publicitaires). Cela me permettra une fois à la gare d’arrivée de rejoindre mon gite à vélo, avec la housse vide et pliée en quatre sur le dos. C’est d’ailleurs ainsi que je pars ce dimanche soir de Clamart, direction la gare d’Austerlitz. Tout ce passe bien, démontage des roues de vélo inclus et me voici dans ce train de nuit qui va m’emmener vers les Hautes Alpes, le vélo rangé dans sa housse sous le lit du bas du compartiment. Je déguste la bière sans alcool que j’avais pris dans mon sac, car après une journée de préparation stressante, je savais que toutes ces émotions d’avant voyage allaient me donner grand soif ! Je tombe sur une petite bande de montagnards d’adoption dont un belge d’Anvers et nous voilà parti à discuter jusque passé 23h … le voyage passera vite. Arrivée sous le soleil d’Argentière en Bessé,  j’avale deux pains au raisin gardé de la veille et prends le temps de remonter tranquillement mon vélo pour entreprendre les 300 m de dénivelé qui séparent la gare de la chambre d’hôte où je loge, située à Pelvoux dans la belle vallée de la Vallouise. Une fois arrivé, je dépose mes affaires et me voilà reparti, je ne sais pas vraiment encore pour où … La veille au soir, j’avais mangé une modeste assiette de pates en prévision mais le petit dej a été chiche alors avant toute chose, direction la boulangerie ! Un gâteau aux amandes pour moi et un pain pour la poche arrière. Je prévois aussi qq financiers pour le goûter. Plus bas, à l’Argentière, le boucher me fournira chaque jour en viande de grison et jambon cru maison.

 

06 col izoardOù aller ? Je me dis que j’irai bien reconnaitre les premiers km du col de l’Izoard et puis on verra bien. J’arrive jusque Guillestre par la nationale, c’est ce qu’il y a de plus direct et en ce lundi de Pentecôte, la circulation est douce. A Guillestre commence une portion du parcourt vélo de l’Embrunman, celle qui mene en haut du col pour basculer vers Briançon. La pente se raidi un peu, on doit passer à du 4%, on est à 900m et le col de l’Izoard est à 2360m. Je me dis que j’irai bien jusque Arvieux situé à 1680 m d’altitude, non sans avoir laissé sur la droite le magnifique Château Ville-Veille où furent tournées les scènes d’épée du dernier film le Bossu. Je n’ai pas des jambes de feu car la nuit n’a pas été de tout repos et il me faut manger. J’essaie de manger toutes les 2h30 et avant d’avoir le sentiment de faim. Après la collation de 10h30, il est temps à 13h pour s’arrêter en chemin casser la croute. Vingt minutes plus tard, nous voilà reparti en direction d’Arvieux après déjà 20km d’ascension depuis Guillestre. Là je refais un peu d’eau mais ne rempli qu’un bidon sur deux, rien ne sert de trop se charger à la montée surtout que j’y repasse à la descente. J’avais en mémoire que la phase finale de l’ascension commençait avec les premiers lacets après les dernières maisons de la très longue ligne droite (3 km) qui va d’Arvieux à Brunissard. En fait la pente est beaucoup plus raide dans les villages que dans mon souvenir (on navigue dans les 12 %) et c’est bien dur. Je me dis que je vais faire un ou deux lacets puis on verra bien. Cependant, ayant été bien chauffé par les 12% de la longue ligne droite, l’arrivée dans la forêt et les premiers lacets ne me posent pas davantage de problème. Comme souvent dans le massif des écrins, les ascensions sont très raides sur le bas (le premier tiers) puis se font plus humaines. Chemin faisant, et bien que je ne sois ni acclimaté à l’altitude, ni dans une forme olympique, je me dis que je vais essayer de faire les 10km qui me séparent du sommet et donc tenter d’aller jusqu’en haut. C’est donc en toute logique que je réalise ma plus dure des 3 ascensions que j’ai faites jusqu’à maintenant du col de l’Izoard. Durant ces ascensions, je ne suis pas en anaérobie, je trouve facilement mon souffle et mon fond d’endurance me permet de trouver un rythme mais la souffrance est là. Je grimpe mètre après mètre une pente comprise entre 8 et 10% et passe les tunnels. Le paysage des gorges de la combe du Queras est vraiment magnifique et à la vitesse où je vais j’ai bien le temps d’en profiter. Au bout d’un certain temps, je finis par rejoindre le replat de la casse déserte où je m’arrête 30 secondes pour reprendre complètement mon souffle et admirer pleinement ce paysage lunaire de toute beauté. Après une très courte descente, je reprends l’ascension finale avec des passages et un final à 12% que je dompte en zigzagant un peu pour réduire un peu la pente. Je ne reconnais même pas le dernier lacet et c’est avec une certaine surprise que je découvre que je suis arrivé tout en haut. L’air y est frais, il y a 40cm de neige de part et d’autre de la route. Je suis content d’avoir gardé le sac en plastique du boucher, il me sera utile pour me protéger du froid à la descente.

Je discute un peu avec des hollandais, heureux comme moi de s’être arraché pour atteindre le sommet. Je mange mes deux financiers et je replonge vers Arvieux, prudent dans les lacets mais lâchant tout dans la ligne droite de Brunissard où les 12% de pente me portent à prêt de 80 km/h au compteur ! Le retour se fera sans difficulté hormis les 300m à remonter à la fin pour arriver à mon gite. Cette journée que je savais de transition a donc été bien remplie avec ces 136.5 km en 7h13 avec environ 2100m de dénivelée positive (D+). Ce qui est fait n’est plus à faire, demain je vais pouvoir me concentrer sur le reste du parcourt.

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1 juin 2012 5 01 /06 /juin /2012 17:14

15aoutAvant de décider ou non de m’inscrire à l’Embrunman, Il me manquait encore des indications sur mon comportement sur de longues distances à vélo. Une question qui me taraude est de savoir ce que devient ma moyenne lorsque je passe d’une sortie de 90km à une sortie de 180 km. Jusqu’alors, ma plus longue sortie ne dépassait pas 140 km et c’était l’an dernier. Ici je ne suis pas encore bien entrainé au vélo mais je vais tenter de m’approcher des 200 km. Cela fait un moment que la vallée de l’Eure me tente et c’est donc armé de deux sandwich au pâté que je prends la route ce samedi, non sans avoir fait le marché auparavant (ce qui me permet d’avoir en parti digéré le petit deg à l’heure du départ).  Je passe par Jouy-en-Josas puis Guyancourt pour pénétrer dans la vallée de Chevreuse en poursuivant par Dampierre pour passer Rambouillet et rejoindre l’Eure par de petites routes. Quelque chose nous dit qu’on est en province, peut-être de par une densité moindre et des herbes folles par ci par là. De belles demeures au style moyenâgeux jalonnent le parcourt. Je suis le cours d’eau jusque Coulombs. Je mange toutes les 2 heures. Le retour s’effectue sans problème mais non sans quelques longues côtes, par Saint Leger à travers la forêt de Rambouillet puis le Perray en Yvelines. Je rejoins ensuite Aufargis puis les Essarts et à nouveau Dampière pour la côte des 12 tournants ce qui me ramène vers Voisin le Bretonneux puis retour Clamart pour une distance totale de 186.7 km.  Avec le faible entrainement que j’ai pour le moment, le temps de 7h47 correspond à ce que j’envisageai. A condition de bien s’alimenter, doubler la distance ne change pas grand chose, à partir du moment où j’ai déjà une solide base d’endurance par la course à pied. Cela fait une moyenne de 24 km/h ce qui reste acceptable. A l’Embrunman, compte tenu de l’Izoard et de la natation, je pense pour pouvoir tenir ainsi 21 km/h. Toutes les indications sont donc au vert, cette troisième brique de base me décide à m’inscrire à l’Embrunman sachant que ce sera très difficile de tenir les temps limites indiqués. Qu’est ce que j’ai à y perdre ? J’aurai le souvenir irréel de 4 km de nage faite en partie la nuit puis d’un parcourt vélo magnifique avec le col d’Izoard pour nous tout seul ! Après, pour la partie course à pied, ce sera selon …

 

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8 mai 2012 2 08 /05 /mai /2012 23:28

J’ai voulu tester cette deuxième brique de base. Pour l’Iron Man, il faut nager 3.8km avant 188 km de vélo. Deux questions se posent. La première consiste déjà à savoir si l’on est capable de nager 3.8 km et ce qu’on ressent. La seconde est de connaitre quel est l’impact sur la performance à vélo. Ce samedi, j’ai voulu répondre à ces 2 questions, fondamentales avant de s’inscrire ou non à un Iron Man. Il aurait été plus simple de faire cela Dimanche mais il se trouve que je dois faire une compétition de golf sur un 18 trous lundi et que je tiens à être en forme donc rien de prévu Dimanche. Pourtant, le temps annoncé n’est pas au soleil ce samedi, des orages étant annoncés en soirée … mais en même temps, souvent les orages annoncés ont bien du retard par rapport aux prévisions. En plus, ce samedi matin, au marché comme tous les samedis, ce n’est pas la grande forme après le boulot des jours précédant. Pourtant, dès vendredi soir, j’avais pris les devants pour etre prêt samedi matin, cad pâtes au soir. Samedi après avoir fait le marché, je me tâte et finalement me décide car il s’agit savoir si cela a un sens ou non de s’y  inscrire ou non. Je veux que ce test soit applicable donc je ne mets dans une forme où je serai comme en course. Hormis les temps de transition que je n’essaie pas d’optimiser, tout sera comme en course.  Au programme, 4 km de natation (c’est un compte rond plutôt que 3.8 km et puis cela permet de moyenner la vitesse sachant que le stress me fera perdre un peu d’énergie le jour J). Ensuite je vais faire exactement le même circuit de 88 km qu’il y a 2 semaines afin de comparer les temps effectués selon que l’on nage ou non auparavant. Donc j’ai préparé le vélo, les bidons, les vêtements de vélo, et le ravito pour après la piscine. J’ai pour cela acheté une bonne tranche de pâté de lapin bien goûtue au marché. Après l’Eco Trail, j’ai réfléchi à l’alimentation en course et j’ai compris l’erreur faite lors de ce trail. En effet, après avoir relu mes comptes rendus de course sur ce blog, je me suis rendu compte que pour la première fois, je n’avais rien pris de solide avant le départ. Or, si l’on fait les 2 premières heures sur les réserves, les heures suivantes sont faites avec ce qui a été digéré pendant les deux heures qui précédent. Ici il me faudra donc un sandwich au pâté avant et après la nage. Le vélo devant prendre environ 3h30, sur la dernière partie rien se sert de manger des aliments complexes trop longs à digérer, plutôt prendre des sucres rapides. Il est 1 heure de l’après midi lorsque je rentre dans l’eau à la piscine de Châtillon. Cela fait deux ans que je n’y suis pas retourné. Le père Bayart est de retour aux affaires ! Je suis parti pour 40 aller-retour dans ce bassin de 50m. Pour ne pas me prendre les pieds dans le tapis, je fais comme d’habitude en associant chaque aller- retour à un numéro de département. Je démarre donc avec l’Ain et terminerai avec les Landes. Pendant 1h49 je voyage à travers les souvenirs que j’ai emmagasinés dans chacun des départements. Un aller-retour me prend en moyenne 2’44 ce qui est exactement le temps que j’avais calculé pour évaluer la possibilité de faire cet Iron Man. Première conclusion : je sais nager 4km et mon temps de passage n’est pas dramatique. Je n’ai pas forcé et d’ailleurs de retour à la maison, après une bière sans alcool et un sandwich au pâté, me voilà en selle pour un tour de 88 km avec 500m de dénivelé. Tout d’abord les sensations sont bonnes même si l’on sent que les muscles ont déjà travaillé. En même temps ces muscles sont chauds donc le démarrage se fait bien. Je fais le circuit comme si j’étais en course et tout cela se passe très bien. Pas de problème de digestion.

 

Au 50eme km, le ciel s’assombris et l’orage commence à se faire entendre. Pour le moment, étant à l’ouest de Paris (vers Versailles), je suis épargné mais plus je reviens vers l’est et Paris et plus la pluie redouble. Dans Bièvres, c’est déjà l’inondation et la température chute grandement. Bien qu’ayant prévu un coupe-vent contre la pluie, je suis trempé jusqu’aux os et j’ai froid. Dans la remonté vers Clamart, les égouts dégueullent sur la route et parfois je ne sais plus où je roule. En plus, je manque plusieurs fois de me faire renverser par des véhicules qui ne voient pas bien non plus où elles roulent. Arrivé à la maison, mes doigts engourdis n’arrivent même plus à enlever mon maillot. Même après une douche chaude, et sous une couverture, j’ai encore froid, il me faudra un cognac pour arriver à me réchauffer vraiment …

Et le temps me direz-vous ? Ma moyenne est passé de 26.2 km/h il y a 2 semaines sans pluie, à 25.4 km/h cette semaine dans des conditions finales épouvantables. Les conclusions sont nettes : s’il y a un léger impact de la nage sur la perf à vélo, cet impact est mesuré et tout à fait gérables. Cela veut donc dire que l’on peut  nager 4 km et faire du vélo ensuite à un bon rythme à condition de s’alimenter comme il faut. Certes, il faudra s’entrainer à vélo afin d’être capable de faire 200 km sans fatigue ingérable. C’est le programme à venir. Pour la natation, j’ai la réponse, mon niveau actuel me permet déjà d’être dans les temps de l’Iron Man sans mettre en péril la partie vélo. Une très bonne nouvelle pour la suite …

 

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23 avril 2012 1 23 /04 /avril /2012 21:51

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Après avoir refait et refait les calculs, l’Iron Man ne parait pas impossible à faire. Sur le papier. Et ça tombe plutôt bien car je serai cet été du coté d’Embrun les Bains (05) et son célèbre Embrunman qui a lieu le 15 aout à partir de 6h du matin. Mes entrainements prochains auront donc pour but d’essayer de tester sur le terrain les chiffres sortis de ces calculs de temps. La vérité par le terrain.

Pour les calculs, si j’arrive à nager les 3800m en presque 2 heures (soit 2mn45 au 100m contre 2m30 pour les triathlon CD) puis à faire 188 km en moins de 9 heures (soit une moyenne de 22 km/h, col d’Izoard inclus, comme lorsque je l’avais fait, pépère, en 120 km il y a 2 ans), cela me laisse 5h45 pour boucler le marathon final, soit une moyenne de 7.5 km/h contre 8 km/h, ravito inclus, sur le dernier 80 km effectué sur l’Eco Trail de Paris. Sur le papier donc ça semble jouable.

 

L’Iron Man en fait est ni plus ni moins qu’un ultra-trail, type 100 km. La vitesse n’y est à aucun moment élevée : je parle pour ceux qui comme moi n’ont pour unique but qu’être finisher, dans les 16 heures imparties, je ne parle pas des Gold Man :-) qui bouclent le tout en 10h. Donc pas rapide cela veut dire pas de cardio élevé, pas d’acide lactique, pas de fibre musculaire cassée. Si le corps trouve les carburants pour s’alimenter tout au long de l'épreuve alors on peut envisager de soutenir un effort de ce type pendant largement 16 heures. On arrive à le faire sur un 100km en courant, alors quand la moitié de cet effort se fait assis sur un vélo ou allongé dans l’eau cela parait moins difficile … Sur le papier, à nouveau.

 

Gérer l’alimentation pendant 16 heures, je pense savoir faire. Les 3 ultra-trails que j’ai faits m’ont permis de connaitre un peu comment s’alimenter sur des courses qui dépassent les 10 heures. Maintenant place à la pratique. Tout d’abord en testant une à une chacune des briques de base qui permettront de construire la voie vers l’Iron Man, avec une validation intermédiaire et non garantie, constituée par un half Iron Man en juin (les mêmes distances mais réduites de moitié, sans le col d’Izoard, et sans la chaleur, une difficulté non négligeable).

 

Donc, hier une fois le marché terminé et les tripes à la mode de Caen mises au frigo, j’effectue ce qui constitue ma deuxième sortie vélo de la saison. Samedi dernier, j’ai fait une première sortie de 52 km par 4 deg dans la grisaille et où j’ai eu bien froid aux doigts. Cette fois-ci, je suis parti plus tard, j’ai eu soleil et pluie mais j’ai mis des gants de ski de fonds alors je n’ai pas eu froid. Comme à l’habitude, cette sortie fait une grande boucle dans la haute vallée de Chevreuse (Parc Naturel Régional) jusque Aufargis avec trois belles côtes à 6% de 100m de dénivelée chacune sur un parcours total de 90 km. Cette fois, je n’avais pas froid et comme j’avais repris deux fois de la tarte à l’abricot de la veille, j’ai pu monter ma moyenne à 26.3 km/h en 3H40 contre 23.2 km/h la semaine passée. Lors des derniers km, je me mets à penser : mais comment tu ferais si maintenant tu devais enchainer par un marathon ?

 

Pas facile … alors que les jambes commencent déjà à tirer. Mais là, attention à ne pas penser de travers. C’est différent d'un triathlon car je n’ai pas suivi une diététique spécifique d’avant effort, et aussi je ne me suis pas alimenté pendant le vélo dans le but de poursuivre l’effort après (je n’ai mangé qu’une tartine de pain de mie à mi parcours). Ayant en tête les limites d’un tel test, je me dis que vue que le soleil semble gagner sur la pluie, c’est assez tentant d’essayer quand même. En arrivant, je prends le temps de récupérer quand même un peu, de ranger le vélo et de me changer. Puis de manger un morceau. Faut dire, qu’etant parti faire du velo à 10h30, il est maintenant 14h30 et je n’ai pas mangé. Un petit sandwich jambon-beurre (15 cm de long) avec une bière (20 cl) sans alcool et ça fera l’affaire ! J’ai presque froid alors je mets un vêtement respirant ainsi qu’une veste respirante, l’un par-dessus l’autre, me voilà en short et hop déjà dans le bois. Les premiers hectomètres sont très difficiles. J’ai l’impression de ne pas arriver à lever les pieds et j’ai un peu mal aux jambes. En même temps, je sais que, vélo ou pas avant, les 10 premières minutes de course sont toujours dures. Peu à peu, même si je trouve que je ne coure pas vite, je continue et au fur et à mesure, j’arrive à trouver mon rythme. Au bout d’un moment j’en oublie même que je cours (ce qui est bon signe) même si c’est dans les côtes que j’ai le plus mal. Finalement je boucle mon parcours vallonné habituel en 63 mn contre 60 à 65 mn en moyenne. Cela prouve donc deux choses.

 

  • 1.       Je suis capable de courir après une longue sortie à vélo et ma moyenne n’est pas très différente de d’habitude (ce ne sont pas tout à fait les mêmes muscles impliqués).

 

  • 2.       Je digère très bien le jambon-beurre quand je coure et ça requinque !

 

Pour l’Iron Man j’ai déjà un peu réfléchi à l’alimentation. Clairement, le dernier trail a montré les limites des figues qui doivent rester un complément alimentaire et non une nourriture de base de l’effort. Non, pour les courses futures, l’aliment de base sera le sandwich, au jambon ou au pâté à voir, avec un peu de bière (on n’imagine pas comment la première gorgée de bière ressuscite la bouche, souvent gorgée de sucres pendant la course). Pour ne jamais être sous alimenté, il me faudra un petit sandwich (à base de pain de mie) toutes les deux heures. Le premier en sortant de l’eau, puis trois sur le vélo, un à la transition suivante, puis toutes les 2 heures de course à pied. Le tout complété de sucres plus rapides et de coca et ça devrait le faire.

 

Ce week-end j’ai donc validé une toute première brique de base, la transition vélo / course à pied dans sa version courte distance. Reste à refaire l’exercice après 200 km de vélo avec alimentation, suivi de 3 heures de course à pied. Une autre brique de base à valider : 4 km de natation suivi de 200 km de vélo suivi d’une heure de course à pied. Quand j’aurai fait tout ça, j’aurai une idée un peu plus précise de savoir s’il est raisonnable de s’inscrire sur un Iron Man ou pas. Il me reste un peu moins de 4 mois, à moi de les mettre à profit.

 

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